De mai à juin 2025, des données ont été recueillies dans six zones de pêche au homard (ZPH) dans le cadre d’une initiative collaborative du RCRH impliquant plus de huit organisations de pêche et des scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO) provenant des régions du Golfe et des Maritimes, afin d’étudier la taille à laquelle les femelles atteignent la maturité sexuelle. La taille à l’apparition de la maturité, la taille à laquelle 50 % des femelles atteignent la maturité (SOM50), est une mesure clé pour l’évaluation des stocks de homard et aide à orienter les décisions de gestion, comme la taille minimale légale de capture. La maturité varie selon la zone de pêche au homard (ZPH) et peut évoluer avec le temps en raison de changements environnementaux (ex. température) et de la pression de pêche. Des données à jour sont essentielles pour soutenir une gestion durable.
Le projet a réuni des associations de pêcheurs, des organisations de recherche, des scientifiques et des pêcheurs afin d’étudier la maturité des femelles dans les ZPH 23, 25, 26A, 31B, 32 et 34. Le moment de l’échantillonnage pour évaluer le SOM50 est crucial : il doit se faire à la fin du printemps, lorsque les femelles se trouvent à des stades reproductifs distincts. Dans la plupart des ZPH, l’échantillonnage a lieu pendant les saisons de pêche, où les pêcheurs commerciaux sont permis de collecter des homards représentant différentes classes de taille.
En laboratoire, les chercheurs ont examiné les ovaires et les pleopodes (nageoires abdominales) de chaque homard pour évaluer le développement reproductif. Dans les six ZPH, les équipes ont traité plus de 1 500 ovaires et plus de 3 000 pleopodes. Ces travaux contribuent à une meilleure compréhension de la variation régionale et temporelle de la maturité, une information clé pour le maintien de populations de homards en santé. La collaboration a permis de renforcer la capacité d’échantillonnage, de réduire les coûts et d’améliorer la coordination entre les organisations.
Ce projet découle des discussions lors de la première rencontre du Réseau Canadien de Recherche sur le Homard en 2024, où les partenaires ont identifié la maturité comme une lacune importante en matière de connaissances. Au cours des dernières décennies, les pêcheurs observent de plus en plus de femelles portant des œufs mais de plus petite taille. Cela pourrait être lié aux changements climatiques, la température jouant un rôle majeur dans la diminution du SOM50 aux États-Unis. Il existe encore de grandes lacunes dans les données SOM50 à travers l’aire de répartition de l’espèce, plusieurs zones manquant d’estimations. Comprendre le SOM50 et son évolution est essentiel pour évaluer les populations de homard et guider une gestion efficace, rendant la recherche continue cruciale.


Carte des zones de pêche au homard (ZPH) où l’échantillonnage a été réalisé pour mettre à jour les estimations de SOM50 chez les femelles.
